Lou Villapadierna est née en 1993. Diplômée des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire en 2018, et d’un Master en Arts et Sciences de l’art en 2020 à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Lou Villapadierna prépare actuellement un doctorat à l’université du Québec à Montréal. Elle y mène une recherche sur les spectres vocaux que sont les « outre-voix ». Elle questionne comment l’invisible devient une matière détournée pour créer une émotion et une réflexion autour de ces vocalités à venir, ces voix mutantes, éthérées, murmurées, affectées, ces voix aux tonalités abstraites et/ou trop peu écoutées. C’est par la pratique du son, du chant et de l’écriture qu’elle interroge nos manières d’être à l’écoute de ces nombreuses voix qui nous peuplent à l’intérieur, que nous transportons dans nos paroles quotidiennes, ces voix qui se melent à la voix quand nous chantons, celles qui lisent en nous et pour nous. Ces voix se déploient dans le récit de soi, la théorie vocale et la poésie. Sa pratique explore l’installation et la performance comme une possibilité de mise en scène pour ses textes. Elle a exposé son travail, entre autres, à la Fondation Pernod Ricard, galerie Michel Journiac, POUSH, pendant la foire Art-O-Rama, galerie Filles du Calvaire, SOMA...
En 2024, elle obtient une bourse grâce au département d’études féministes de l’UQAM pour effectuer un terrain de recherche anthropologique de un mois en Inde, à Varanasi auprès de la communauté des Doms sur le site de Maniakarnika Ghât, lieu de crémation à ciel ouvert. Ce terrain s’inscrit dans une découverte des voix de la cendre et des traces perdues des Satis.
Lou Villapadierna a effectué récemment une résidence de trois mois de recherche-création dans l’espace-projet Aperto de la Fondation Pernod Ricard. Elle y a introduit quelques-uns des spectres mémoriels, sonores, et poétiques qui habitent son travail, par une approche intime et épistolaire qui tend à alimenter le brasier intérieur lié aux préoccupations d’ordre familial, de deuil et des inflexions filiales perdues et à venir.
